Existe-t-il un point commun entre un écouvillon, un fil téléphonique, une serpillière, une paire de lacets et une balle en plastique ? Aucun en apparence, si ce n'est que tous ces objets, dont les formes et les poids varient considérablement, constituent une source d'inconvénients lorsqu'il s'agit de les ensacher. Et les choses se compliquent quand il faut insérer dans le même sac plusieurs articles hétérogènes comme une notice d'utilisation, un kit de boulons ou un joint de rechange. Les exemples ne manquent pas : meubles à monter, produits de bricolage, gros électroménager. « Un document ça se pousse alors qu'une vis ça se fait tomber », explique Bernard Giraud. Quotidiennement confronté à ce type de difficultés lorsqu'il dirigeait Kit Sac, ce spécialiste de l'ensachage a décidé de mettre à profit son expérience dans le conditionnement à façon et de passer de l'autre côté de la barrière. Avec un associé - Christian Bois, ingénieur de son état -, il crée Atoutsac en juin 2002 et se lance dans la construction de machines spéciales. Son objectif ? Développer des solutions d'ensachage pour « tous les moutons à cinq pattes » auxquels il a eu affaire au cours de ses dix années passées chez Kit Sac.
Architecture simplifiée
La première ATS 300, une machine à fonctionnement horizontal, sort des ateliers de St-Genis-Laval (Rhône) un an plus tard. « Nous avons privilégié la simplicité pour gagner en souplesse : le matériel permet d'avoir directement accès au sachet sans passer par l'intermédiaire d'un conformateur ou d'une chaîne à taquets », explique Bernard Giraud. L'architecture de l'ATS 300 est réduite à l'essentiel : un convoyeur, un poste de remplissage, un poste de soudure. Reliés entre eux par une bande de transport, les sachets préfabriqués qui alimentent la machine sont tractés par deux chaînes d'entraînement qui s'écartent légèrement au poste de remplissage. L'opération permet de présenter les sacs ouverts juste en dessous de la fente supérieure du convoyeur par laquelle seront introduits les produits. Tous les principes de remplissage sont possibles : insertion manuelle, doseur volumétrique, peseuse, bols vibrants, chargeurs. Il suffira de choisir les périphériques en fonction des articles à traiter, et ce sans restriction majeure puisque le convoyeur, modulable en longueur, peut accepter jusqu'à 10 postes de remplissage. L'utilisateur peut ainsi panacher les modes de remplissage, mais aussi les typologies d'alimentation - automatique ou manuelle - en choisissant la configuration la plus rentable selon le type de série à produire. Une fois le remplissage achevé, les chaînes referment le sac et le transportent jusqu'au poste de soudure où il est scellé et désolidarisé de la bande de transport. « Pour répondre à la demande de certains de nos clients, nous avons développé des options à plus forte valeur ajoutée comme la dépose automatique de cavaliers, le remplissage de pochettes bullées, les sacs à fermeture repositionnable », observe Bernard Giraud. Atoutsac s'intéresse à de nombreux secteurs industriels - quincaillerie, mobilier, électroménager -, mais aussi à l'agroalimentaire où sa machine pourrait convenir pour l'ensachage de bonbons, sucettes et autres confiseries. Avant la fin de l'année, l'entreprise aura livré sa quinzième machine.