Actis de Sidel porté par la consigne

Pour le français Sidel (Tetra Laval), la consigne obligatoire instaurée au 1er janvier 2003 par le Vert Jürgen Trittin, ministre allemand de l'Environnement, a des conséquences pour le moins concrètes. Comme les consommateurs refusent de s'embêter avec des canettes consignées, qui, depuis le 1er octobre, peuvent être rapportées dans n'importe quel magasin en Allemagne, il faut bien mettre la bière dans un autre contenant. Ou alors arrêter de produire et de boire de la bière... Dans la mesure où le circuit des bouteilles en verre reremplissables ne peut pas absorber le différentiel du jour au lendemain, le polyéthylène téréphtalate (PET) barrière est apparu, pour beaucoup, comme une alternative crédible. Martens (lire 677) a ainsi franchi le pas en adoptant la technologie Amorphous carbon treatment on internal surface (Actis) de Sidel. Etabli à Bocholt, le brasseur belge n'a pas fait les choses à moitié en construisant une nouvelle usine pour abriter la ligne. A savoir une SBO 20 Series2, deux Actis 20, des convoyeurs à air et un palettiseur. Le tout contrôlé par le système de supervision EIT. Avec une capacité de 120 millions de bouteilles par an et de 180 millions avec une troisième Actis 20 à la fin de l'année, c'est « la plus importante installation de conditionnement de bière en bouteilles PET barrière au monde ». Et Sidel revendique au passage un record mondial : d'un poids de 28 grammes, la bouteille est « la plus légère du monde ». En désorganisant totalement une filière industrielle par une mesure autoritaire, Jürgen Trittin réussira peut-être l'exploit de favoriser l'émergence d'un nouveau contenant en plastique sur un marché allemand de la bière très conservateur...