
Directrice RSE, Céline Montauriol regrette le manque de « réflexion à l'intérieur de la corporation et de la filière emballage ».
« Je remarque que sur les sujets de l'eau, ou du bien-être animal, il y a beaucoup d'ONG qui prennent la parole, alors que sur le plastique, on n'entend quasiment personne » : ainsi s’exprime Céline Montauriol dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP). A la question « pensez-vous qu'il soit possible de se passer complètement du plastique dans l'emballage alimentaire ? », la directrice RSE d’Azura, un producteur de tomates franco-marocain, fondé en 1988 et établi à Perpignan et Casablanca, répond : « c’est le grand saut que devrait faire la génération qui vient. On est encore une génération dépendante de la bouteille d'eau. Il n'y a sans doute pas encore assez de réflexion à l'intérieur de la corporation et de la filière emballage. Tout le monde n'a pas percolé sur les enjeux climat, notamment les fournisseurs, les marques non plus. Lorsque nous produisons des tomates pour des marques de distributeurs, nous n'avons pas la maîtrise des emballages. Tout le monde ne va pas à la même vitesse et c'est un peu chacun dans son coin, avec des ambitions purement marketing sur l'emballage, sans ambition climatique, sans argument scientifique. »
Consommation d’eau
En termes de choix de matériau, le débat porte sur la consommation d’eau : « l’analyse de cycle de vie de nos produits prend en compte la consommation d'intrants, d'eau et leur impact sur l'environnement. Or, nous nous sommes rendu compte que pour fabriquer une barquette en carton, il nous fallait 0,87 litre d'eau, quasiment un tiers de plus que pour une barquette en plastique (0,62 litre), alors que leur bilan carbone est quasiment le même, vu qu'on utilise du plastique recyclé. Du coup, nous avons de vrais débats en interne. Si on passe au carton, on va augmenter la consommation d'eau, ce qui est un sujet important au Maroc. » Azura utilise du polyéthylène téréphtalate recyclé (rPET), le polypropylène (PP) étant « non recyclable ». Céline Montauriol indique enfin : « dans le domaine de la tomate, nous sommes les premiers à avoir compensé toutes nos émissions de gaz à effet de serre » à compter de décembre 2020.