Pour la troisième étape de son tour de France des champions cachés, L'Usine Nouvelle s'est arrêtée, après Rhône-Alpes et le Sud-Ouest, dans l'Ouest de la France. Trois régions sont concernées : Poitou-Charentes, Bretagne et Pays de la Loire. Parmi les entreprises sélectionnées, Emballages Magazine a trouvé les deux pépites de la filière de l'emballage et du conditionnement que sont Esatec et LinPac Plastics Pontivy. Un constructeur de machines charentais et un transformateur de film breton, détenteurs d'un diplôme remis le 16 octobre à Nantes lors de la soirée des champions cachés.
S'il y a une expression charentaise qui ne s'applique pas au fondateur d'Esatec, c'est bien cagouillard. En dix ans, Francis Laroche a fait de son entreprise, établie à Puymoyen (Charente), un spécialiste mondial des machines à poser les fenêtres en plastique sur les emballages en carton. Pour devenir, ensuite, le leader mondial des machines à poser les plateaux et les disques tels que CD et DVD dans les Digipack.
99 % à l'exportation
La dernière réalisation d'Esatec ? Une DigiStar, qui traite la bagatelle de 60 000 plateaux et disques par heure avec un contrôle à 100 % par vision industrielle - oeuvre du canadien Xiris Automation - pour vérifier la nature et le positionnement des disques dans l'étui. Fort d'un chiffre d'affaires de 3,2 millions d'euros en 2002 avec un prix moyen de machine de 400 000 euros, Esatec réalise 99 % de son activité hors de France. Ce n'est pas vraiment un parcours de cagouillard.
Si Esatec n'est pas du tout connu en France, et pour cause, sa filiale l'est un peu plus. Spécialiste du conditionnement à façon, Assemblage Cartonnage Charentais (A2C) est d'ailleurs en train de se doter d'une toute nouvelle usine avec un haut niveau de sécurité. Pas question qu'un contrefacteur puisse copier le dernier Harry Potter ! Ce n'est pas vraiment un investissement de cagouillard... Et, comme si cette belle réussite ne suffisait pas, Francis Laroche s'est fixé un nouveau défi à sa mesure : participer au Dakar 2004. A propos ! En Charente, une cagouille est un... escargot.
Quittons la Charente pour la Bretagne. Bernard-Pierre Baucher a fait de LinPac Plastics Pontivy, une société du britannique LinPac, un centre d'excellence dans la transformation des emballages souples pour l'industrie agroalimentaire. A l'origine, l'entreprise, située à Noyal-Pontivy (Morbihan), transformait des films en polychlorure de vinyle (PVC). Progressivement, poussée par un mouvement venu des pays du Nord qui proscrivaient ce matériau au nom de l'environnement, elle s'est tournée vers les polyoléfines. Puis, nouvelle mutation stratégique, le site, qui réalise un chiffre de plus de 100 millions d'euros, se tourne vers le multicouche.
LinPac Plastics Pontivy se place alors sur le marché très pointu des films multicouches haute barrière pour les produits conditionnés sous atmosphère protectrice. Parti plus tard que ses concurrents, Bernard-Pierre Baucher évite les tâtonnements de ses prédécesseurs et vise immédiatement un haut niveau de performance en termes de barrière, d'hygiène, de fonctionnalités et d'épaisseurs. Pour devenir rapidement une référence sur le marché. Une belle performance.