Le numérique a sans aucun doute de beaux jours devant lui ! Agfa-Gevaert, le géant mondial du traitement de l'image, compte aujourd'hui asseoir son développement sur la commercialisation désormais officielle du dernier modèle de the.factory (the dot factory), une machine d'impression numérique conçue par le belge Dotrix. « L'impression numérique est notre futur. C'est là que nous réalisons des investissements », souligne Luc Deveux, directeur de la division des systèmes graphiques d'Agfa en France qui réalise environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires dans l'Hexagone. Cette division distribue des équipements tels que du computer-to-plate (CTP) et du matériel d'épreuvage mais aussi des consommables destinés à l'impression offset, des logiciels et des services. Car avec une production de 16 millions de mètres carrés par an en France, le marché de l'impression offset stagne.
Jet d'encre
Agfa a donc constitué un véritable portfolio de machines à jet d'encre pour toutes les qualités d'impression et différentes productivités : accord avec Thieme dans la sérigraphie basée sur le jet d'encre, avec Xaar dans les têtes d'impression jet d'encre ou encore avec Tiflex pour les traceurs grand format.
L'acte fondateur de ce tournant a cependant été l'acquisition, pour 5 millions d'euros environ, du belge Dotrix en 2004. Fondé en 2001 par suite du rachat de l'entreprise par neuf cadres de l'ancienne division d'impression industrielle de Barco Graphics, Dotrix est spécialisé dans les flux de production numérique tels que le prépresse, la gestion des couleurs et la technologie d'imagerie. Et réputée pour avoir lancé en 2002 the.factory.
Présentée à la Drupa en 2004, la machine a été l'objet de tests chez le fabricant belge d'étiquettes Reynders ou chez le spécialiste britannique du matériel pour la publicité sur le lieu de vente (PLV) qu'est Gardners. Une machine bobine-bobine de haute vitesse fonctionnant à 24 mètres à la minute et d'une résolution de 300 dpi. « Avec notre système de micro-gouttes et de goutte à la demande, cela équivaut à 1 000 dpi », précise Geert Van der Hole, responsable des marchés emballage et étiquettes de la machine. La Dotrix fonctionne en quadrichromie mais deux couleurs fixes pourraient être ajoutées. Les tons directs ne sont donc pas encore prévus. De même qu'Agfa n'a pas encore réussi à mettre au point une encre alimentaire, prévue pour la fin de l'année. Il reste qu'avec une productivité de 295 mètres carrés à l'heure et une largeur d'impression de 60 centimètres, la machine se montre performante pour un prix de base de 1 million d'euros. « C'est de la flexographie numérique. Il n'y a que les encres et les têtes d'impression qui changent », explique Bruno Foucque, responsable des ventes en France.